[MAO] L’interface audio

Nous verrons dans ce post quels sont les critères de choix d’une interface audio. Ce post n’a pas pour prétention de vous dire laquelle acheter, mais il devrait au moins vous aider à vous orienter vers la bonne gamme de produits. Il existe une flopée de modèles sur le marché. L’un d’entre eux vous conviendra forcément. La sélection passe évidemment par des questions de budget et de besoin.

(Article du 21 décembre 2009 mis à jour)

 

Le prix
Il y en a pour toutes les bourses. Pour un peu de moins de 100€, on commence à trouver des cartes son tout à fait correctes, mais souvent limitées à 2 entrées. Renseignez vous surtout sur la stabilité de la carte son, la qualité de ses drivers… et le fait surtout qu’ils soient compatibles ASIO (ce qui vous permettra d’avoir une faible latence). Vous verrez plus bas à quoi cela correspond. A partir de 150/200€ on trouvera des cartes avec plus d’entrées / sorties, certaines avec des alimentations Phantom, on commence à trouver des cartes avec un préampli de meilleure qualité.Evidemment pour ce prix, on trouvera rarement tout à la fois.A partir de 400€ on trouve du matériel pour amateurs avertis et professionnels. A ce prix, on trouve aisément des cartes son de très bonne qualité (certaines en Rack), munies de très bons préamplis, parfois intégrant des d’effets DSP intégrés.

 

Le format physique (Interne, Boitier externe, Rack)
Le format interne est nécessairement sous forme de carte enfichable (avec un rack externe associé ou non). Ce format utilisant souvent le port PCI aujourd’hui, avait un réel intérêt avant l’arrivée massive des interfaces FireWire et USB. L’inconvénient se situe surtout au niveau d’un manque de confort d’utilisation si vous êtes amenés à souvent brancher ou débrancher vos micros, préamplis… et le fait que l’interface ne soit pas utilisable sur une autre machine que celle dans laquelle elle est enfichée. L’installation sur un ordinateur portable est bien sur impossible.

 

Le format boitier externe (hors racks), sont connectables selon les modèles en FireWire ou en USB2. Ces boitiers sont souvent compacts et pratiques à transporter.

 

Le format rack est un format destiné à être installé en baie ou en flycase. Ce format est le plus imposant, mais vous permet de facilement trouver un emplacement à votre carte, aux côtés d’autres éléments rackables.En flycase si vous prévoyez de balader votre carte son à l’abri, avec d’autres éléments pour réaliser des enregistrements hors de chez vous, ou dans un stand fixe pour avoir un espace bien rangé et pratique d’utilisation.Certaines cartes sont déclinées à la fois en boitier externe et en rack. La version Rack est souvent plus chère, mais aussi parfois dotée de plus d’E/S, d’alims fantôme…).Ces cartes sont clairement des modèles visant surtout le marché « professionnels » ou des amateurs avertis.

 

La connectique (PCI/PCI Express, FireWire, USB/USB2)
De nos jours, les cartes externes les plus répandues sont naturellement au format USB2 le firewire étant moins répandu. Davantage utilisé au départ pour atteindre de bonnes vitesses de transfert de données, l’USB s’est imposé sur le marché grand public. Ces format externes permettent de créer des interfaces 100% externes (sans utilisation d’une carte PCI + déport des E/S). Le PCI, lui, même s’il est vieillissant est toujours d’actualité pour les cartes audio, mais on voit apparaitre de plus en plus de cartes en PCI-E, qui devraient les remplacer.
Je vous conseille l’USB2 (car le FireWire est plus répandu sur nos machines). Les interfaces USB3 ne devraient pas non plus tarder à poindre le bout de leur nez.

 

Les entrées/sorties audio
Les entrées.
Elles vous permettront de connecter vos sources sonores (micros, préamplis guitare, lecteur audio…). Le nombre d’entrées est très important si vous envisagez de faire des enregistrements live (ou alors il faudra utiliser en plus une table de mixage mais vous mixerez alors des pistes à la source). Sinon, en enregistrement studio, quelques entrées suffisent amplement car les enregistrements se feront plutôt en piste par piste. Un nombre important d’entrées peut aussi être un confort pour éviter d’avoir à rebrancher tous les micros et instruments à chaque session d’enregistrement.

 

Les alimentation fantôme
Les entrées « phantom » sont des entrées fournissant une tension d’alimentation de 48V. Ils sont obligatoires pour l’utilisation de micros électrostatiques. Veillez à vérifier que votre carte son est munie de cette fonction si vous souhaitez utiliser un micro statique.

 

Les sorties:
Vous y brancherez soit un ampli, soit directement des enceintes amplifiées (actives). On trouvera aussi des sorties dédiées au casque sur certaines interfaces audio. Si vous effectuez des prises de son au micro, veillez à avoir ce type de sortie pour pouvoir enregistrer sans repissage (sans entendre les pistes déjà existantes dans l’enregistrement de la nouvelle piste).

 

Les entrées/sorties numériques:
Elles permettent d’y connecter directement un élément gérant le signal numérique (multi-effet guitare -> entrée numérique, Sortie numérique -> Ampli). Ceci permet d’éviter les pertes, grésillements…Qu’on ne se dise pas qu’on a forcément un son excellent en tout numérique. Le convertisseur N/A et les éléments qui génèrent le signal numérique et les éléments qui le restituent (ampli, monitors/casque) doivent être de qualité. Ne négligeons donc pas non plus l’importance du câblage, qui est a une importance cruciale. Un câble de mauvaise qualité ou défectueux peut avoir des conséquences désastreuses sur une prise de son / la restitution de l’enregistrement.

 

Les entrées/sorties midi
Les entrées MIDI permettent le pilotage (sortie) ou la réception d’information (entrée) de certains éléments. L’exemple évidant est le clavier maitre MIDI, mais on peut aussi utiliser cette interfaçage sur certains simulateurs d’ampli pour effectuer des sauvegardes/chargements de réglages. Concernant le nombre de connectiques. On trouve souvent seulement une entrée et une sortie. Les éléments MIDI se branchant en série, les uns à la suite des autres, en faisant une « boucle », on pourra y brancher jusqu’à 16 éléments (16 canaux MIDI). Les interfaces spécialisées MIDI elles offrent plus d’entrées-sorties et parfois même des fonctionnalités de routage MIDI, comme c’est le cas de la MOTU MIDI Express XT.

 

Les drivers
Il s’agit du logiciel qui fera l’interface entre votre carte son et l’OS (windows, linux…). Toutes les cartes son dignes de gérer un enregistrement de qualité, multipiste, avec un logiciel sérieux, sont compatibles ASIO. ASIO  (Audio Stream Input/Output) est un protocole audio numérique qui permet l’utilisation de multiples E/S simultanément, de manière synchronisée et avec une faible latence). Veillez donc tout d’abord à cette compatibilité avant même d’envisager l’achat, c’est très important.
Le driver doit aussi être stable (pour éviter les plantages en pleine session) et surtout il doit être compatible avec votre système d’exploitation.
Certains séquenceurs aussi, comme PROTOOLS (jusqu’à la version 9) peuvent nécessiter un driver et une carte son compatible avec l’application en particulier. Vérifiez à ce point selon le séquenceur que vous utiliserez pour éviter les mauvaises surprises.

 

Le traitement du signal
Ici, ce qui nous intéresse, c’est la qualité de traitement du signal (sa conversion), la qualité de sa restitution (sans encore parler des enceintes de monitoring).

Il existe deux principaux paramètres: La résolution et la fréquence d’échantillonnage. La résolution exprime la qualité d’encodage du signal en numérique (16, 20 ou 24bits habituellement), et la fréquence d’échantillonnage le nombre de fois par seconde que le signal sera analysé et numérisé. Les cartes son actuelles permettent un échantillonage max. entre 44,1Khz et 192Khz. Plus cette fréquence est élevée, plus le son est échantillonné finement.

Mais sans de bons convertisseurs A/N, et de bons pré-amplis, une interface audio gérant des fréquences et des résolutions un top ne donnera pas de bon résultats : avec peu, voir pas de dynamique. Deux articles sur le blog ami DigitallWatts présentent ça très bien : Ici, et ici.
Dans le traitement, on trouvera d’autres caractéristiques, comme la présence de DSP (processeur de traitement numérique du son), qui permet d’ajouter des effets de manière matérielle (par la carte son, et non par un logiciel donc sans utiliser les ressources de votre ordinateur), en (quasi) temps réel, comme du reverb, de l’echo. La reverb est très utile si vous faites de l’enregistrement de voix, car elle améliore la perception que le chanteur a de sa voix en chantant dans les retours, et le met en confiance (wouaaa, je chante bien aujourd’hui… « Bonjour public ! »). Cela peut indirectement, avoir un réel impact positif sur le résultat final de la prise de son!

J’espère que cet article vous aura permis de vous faire une meilleure idée des choix à faire dans l’achat de votre carte son.
Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poster en commentaire et entraidez vous ! De bonnes / mauvaises expériences avec certaines interfaces ? Dans quelles configuration, avec quel séquenceur, sur quel OS ?
Dîtes nous tout !

2 Commentaires

  1. Merci pour le lien ! 🙂

    Très bon article, comme d’habitude…

    J’ajouterai juste que le nombre d’entrée peut être important pour l’enregistrement d’une batterie acoustique (environ 8 micros donc 8 entrées nécessaires).

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