Concert de Johnny Winter à Lille – Sébastopol

Le 14 Mars 2010 au Théatre Sébastopol (Lille), je faisais partie du petit millier de chanceux à être présent au concert de Johnny Winter

Mais qui est Johnny Winter ?
L’histoire de Johnny Winter c’est l’histoire d’un jeune gars, « mal né », à Beaumont au Texas.
« Mal né » car Johnny est albinos et victime d’un strabisme sérieux de surcroit, qui lui valent les railleries de ses « pseudo » camarades d’école. Mais ce sera aussi l’histoire d’un des bluesman les plus respecté.

Johnny, de son véritable nom Johnny Dawson Winter III, se met à la musique très jeune avec son frère Edgar de 3 ans son cadet. A 10 ans, Edgar et Johnny apparaissent même dans un show TV, chantant et jouant du Ukulélé, et c’est à 15 ans que JW enregistre pour la première fois, sous le Label Houston Record, un titre appelé  « School Day Blues ». A cette époque, JW commence à fréquenter les clubs de blues noirs où il côtoiera les grands du blues: Muddy Waters et B.B King entre autres.

Sa carrière prit un élan sérieux en 1968, lorsqu’il fut remarqué par Mike Bloomfield, considéré comme l’un des meilleurs guitariste Blues Américain à cette époque. Il propose à JW de l’accompagner au célèbre Fillmore East où M.Bloomfield se produit pour une Jam Session avec AI Kooper.
Ce soir là le 13/12/1968, JW interprètera « It’s My Own Fault » de B.B King, au chant et à la guitare.
Pour l’écouter c’est ici: It’s My Own Fault

Quelques jours plus tard, il est appelé pour un contrat d’enregistrement, l’avance, la plus élevée jamais vue à l’époque, s’élève à 600,000$. Les albums s’enchaînent alors: 26 albums entre 1968 et 2004.Johnny Winter est toujours considéré comme un des dieux sacrés du Blues.

Pour en savoir plus sur l’histoire de Johnny Winter, je vous conseille de visiter son site officiel : http://www.johnnywinter.net

Le concert:
Chaque personne prend la place indiquée sur son billet, ça se bouscule au bar et dans la salle, pleine à craquer.
Le public venu voir Johnny Winter a de 15 à 90 ans. Le blues est une musique universelle.

1ère partie:
Je ne m’y attarderai pas car je ne connais pas le nom du groupe (il ne se sont pas présentés me semble-t-il).
Le groupe de blues avait un bon, même un très bon niveau. Des instruments bien en place, et un chant assez bon, mais je regrette surtout le manque de présence de la chanteuse (chanter en tournant le dos au public et regarder les musiciens seulement, ce n’est pas l’idéal entrer en communion avec le public). La pauvre chanteuse semblant déjà pas très à l’aise se fera d’ailleurs un peu bousculer par un spectateur indélicat qui lancera: « Il arrive quand Johnny ?! ». Cette première partie n’était pas mauvaise, mais certains étaient très très pressés de voir JW arriver.

Johnny Winter:

Le musiciens du groupe de JW entrent en scène en premier et balance une intro blues instrumentale bien pêchue. On se dit: « Ah, ils ont le droit de jouer à un volume plus élevé que le groupe de la première partie ». Et c’est tant mieux, car ça envoie sévère. Bonne mise en appétit.

Johnny arrive sur scène et prend place sur sa chaise (JW ayant eu des problèmes de santé ces dernières années, il est contraint de se produire assis durant tout le spectacle – espérons que ça n’enlève rien à la qualité du concert). Et bien sachez que si Johnny Winter ne court pas sur scène, ses doigts eux, courent toujours aussi vite sur le manche de sa guitare, sa voix est toujours là… et quelle voix !
Un titre m’a particulièrement marqué (sûrement aussi parce que je le connais bien) : Good morning Little School Girl.
Tout au long du concert, la rangée de sièges bougeait tellement que j’en ai eu du mal à prendre les photos que vous trouverez dans l’article. Les fans de la première heure étaient comme en transe dans la salle.


Comme il faut toujours garder le meilleur pour la fin, Johnny se lève, fait mine de s’en aller, mais revient à sa place une minute plus tard sa légendaire Gibson FireBird V sur les genoux. Vu l’état de l’instrument, j’imagine que c’est celui qui l’a suivi toutes ces années. Et voilà qu’ils nous balancent un Mojo Boogie dans les oreilles à volume 10. Un moment mémorable. Le meilleur moment du concert pour moi.On a eu droit à du grand Johnny Winter, aussi bien au chant qu’à la guitare, accompagné par un batteur, un guitariste et un bassiste tous excellents.

Alors que fait-on après un tel concert ?
Sur la route, un petit album de Johnny Winter.
Une fois arrivé chez soi, on s’empresse de prendre sa guitare et on se met à jouer du Blues (ou plutôt à essayer de jouer du blues) pendant 2 heures.


5 Commentaires

  1. Le groupe de la première partie se prénomme Jive. Leurs formation n'etait pas au complet, puisqu'un saxophoniste et un clavieriste y joue normalement.

    Ils ont adaptés leur repertoire pour l'occasion, mais ils se sont plus tournés vers le jazz depuis quelque temps.

    http://jivegroup.free.fr

    Ils tournent sur Lille et ses environs, et je vous invites à venir les voir

  2. ce concert de Johnny Winter, restera gravé dans ma mémoire
    grande émotion, pour ce grand guitariste 'Texan' de 67 ans
    trés diminué physiquement( quasiment aveugle) moi et ma femme nous étion juste en face de lui, au premier rang, et il a su faire passer son feeling,il continue à tourner, entouré de ces excellents musiciens
    Bravo Johnny, il ne fallait pas louper cet événement
    Pascal Creton

  3. Effectivement, c'était un moment incroyable.
    J'y suis encore aujourd'hui quand j'écoute un bon petit "Mojo Boogie".

    Depuis ces dernières années, Johnny Winter ne souhaite plus jouer ses morceaux Rock. Parce que ce n'est pas vraiment lui.
    C'est avant tout un Bluesman.
    Si il fait encore autant de dates malgré son état physique c'est sans aucun doute parce qu'il aime ça par dessus tout. Et c'est ce qui donne toute cette émotion à ses concerts.

    Si vous avez vous aussi pris des photos et que vous souhaitez nous en faire profiter, n'hésitez pas à me contacter !

    Bonne journée !

    Merci pour ces commentaires, c'est toujours intéressant d'avoir le ressenti des lecteurs et de partager ça.

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